Évoquer les plantes sauvages comestibles peut de prime abord renvoyer à des images peu enthousiasmantes.
D’aucuns se remémoreront notamment des scènes historiques tragiques où la population privée d’approvisionnement se trouvait obligée de se replier sur quelques feuilles amères et maigres racines pour survivre.
S’il est vrai que dans les temps les plus durs de notre histoire, les plantes sauvages comestibles ont constitué la planche de salut de toute une partie de la population, s’intéresser aux plantes sauvages comestibles aujourd’hui n’est pas forcément synonyme de disette ou de misère.
Savez-vous qu’il existe plusieurs milliers de plantes comestibles rien qu’en Europe, alors que notre alimentation repose du fait de l’industrialisation et de la mondialisation sur une vingtaine de plantes seulement ?
Canopée a à cœur, depuis sa création, de proposer la découverte des plantes sauvages comestibles (mais également tinctoriales et aromatiques) dans un esprit de travail sur les imaginaires.
En effet, dans un monde qui nous rend de plus en plus dépendant de voies d’approvisionnement complexes et industrialisées, redécouvrir la capacité à glaner et cueillir une nourriture constitue un acte profondément libérateur.
Ces actions accompagnent facilement une réflexion plus globale sur la résilience ou le désir d’autonomie.
Cette démarche amène plus largement à porter une attention renouvelée à la biodiversité notamment dans des contextes urbains ou très « anthropisés »
Ainsi, depuis le début de l’année scolaire, nous avons eu le plaisir d’engager :
- la formation de l’équipe d’un bureau d’étude qui joue chaque année le jeu d’une formation décalée pour mettre au travail ses représentations et sa capacité à faire groupe,
- une formation longue sur 3 jours à Saint-Éloy-la-Glacière dans le Puy-de-Dôme à la découverte des plantes dans différents écosystèmes
- plusieurs sorties grand public à Dijon et en Touraine autour de cette même thématique
À chaque fois, les retours sont les mêmes :
- la découverte émerveillée de la diversité botanique, des saveurs et des parfums méconnus de plantes qui apparaissent pourtant comme très banales,
- un sentiment de confiance et de pouvoir d’agir qui se renforce,
- le plaisir de pouvoir, à partir d’un trousseau de base de 10 à 15 plantes, commencer à intégrer de la cueillette, soit à vocation de loisir, soit à vocation de partage.
De nombreux participants et participantes nous disent aussi le plaisir qu’ils ont à partager ses connaissances avec leurs enfants.
Il va de soi que toutes les marches de cueillettes, nous le répéterons jamais assez, doivent se faire dans un esprit de sécurité (identification absolue et règle de contrôle sanitaire) et de respect de l’environnement des autres usagers (pas d’arrachage incontrôlé ou de surconsommation d’une plante présente en faible quantité, par exemple).
La cueillette, au-delà d’ une démarche alimentaire, est une démarche de plaisir et de découverte à laquelle nous vous invitons.
Elle constitue une porte d’entrée pour découvrir la nature autrement et engager une réflexion sur sa propre résilience.