Café papotte chez Couleur Café

Le tiers lieu

« Couleur café« , un café brocante créé en mars 2020 par Florence.
Il est ouvert de 10h00 à 19h00. On y vient pour prendre un café, déjeuner, prendre un thé avec une part de gâteau, ou encore bruncher (du vendredi au dimanche).

Florence chine constamment des objets et des vêtements et les ramène au café. Les clients peuvent alors acheter tous les éléments du café qui leur plaisent : une cuillère, une tasse, une table, une chaise, un objet de décoration… Ils peuvent aussi acheter des vêtements d’occasion.

Le café est géré par Florence. Les clients sont ici « comme à la maison». Sa tante est souvent là aussi, partageant des souvenirs. Il y a toujours de la musique. La décoration est vintage, colorée, toujours différente.

APPLICATION DE LA MÉTHODE DU DESIGN THINKING POUR FAIRE DE L'ÉDUCATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

1 – empathie

Les 3 éducatrices climatiques Elsa, Sandrine et Sophie sont venus observer les habitués de ce café brocante. Elles ont alors reconstitué un persona typique fréquentant ce lieu, à savoir Sylvie, 60 ans, mère et grand-mère, qui vient avec ses amis.

Elle vit dans une petite maison près de Vichy.
Elle achète principalement des choses neuves, et parfois des choses d’occasion parce que c’est tendance.
Par ailleurs, elle achète sa nourriture chez Croc’bio, en blister, et au marché couvert.

Après avoir conçu leur persona, elles ont imaginé ce que Sylvie pourrait ressentir et expérimenter en venant chez Couleur café. Elles ont ainsi réalisé une « empathy map » (carte de l’empathie).

Sylvie  voit un lieu vivant, des plantes, des couleurs partout, des objets chinés qui lui rappellent des souvenirs. Elle entend de la musique et se sent bien. Elle discute avec ses amis de ses enfants, de santé, de la météo. Elle entend la propriétaire Florence parler avec sa tante Nadine de seconde main, de climat de tri, se dit qu’elle pourrait essayer un des vêtements.

Sur cette base, les 3 éducatrices ont imaginé quelles pourraient être les craintes et les aspirations de Sylvie.

Sylvie a peur pour sa santé, a peur de vieillir. Elle ressent également des difficultés dans ses relations avec sa belle-fille et ses enfants. Sylvie aimerait passer plus de temps avec ses petits enfants, profiter des petits plaisirs de la vie, se détendre, penser à elle. Ouverte d’esprit, elle aimerait découvrir des nouveautés.

2 – Définition

Sur la base de ce « diagnostic », et dans une démarche « appréciative » (focalisée sur les opportunités plutôt que sur les problèmes), les 3 éducatrices ont alors réfléchi à la meilleure manière de sensibiliser Sylvie au changement climatique et à la faire modifier certains de ses comportements.

Elles ont listé les différentes aspirations et sources de motivation de Sylvie et retenu le thème de la santé comme entrée intéressante.

Elles ont également listé les freins potentiels à de l’éducation au changement climatique, comme l’envie de Sylvie d’acheter beaucoup de vêtements, de faire des voyages en avion, d’avoir une alimentation émettrice de pollutions (consommation de viande, achat d’aliments sous emballages plastiques…etc).

L’idée étant de partir de la personne telle qu’elle est. D’embrasser toute sa personnalité. De tenir compte de ses envies, de ses paradoxes. Le tout afin de lui proposer un atelier adapté, qui ne va pas la brusquer et qui va l’amener à réfléchir, à évoluer.

3 – Idéation

Après avoir identifié les aspirations et besoins de Sylvie et les freins potentiels à l’ECC, les 3 éducatrices ont brainstormé afin d’identifier différentes idées d’ateliers au changement climatique possibles.

Elles ont imaginé un défilé tel « les reines du shopping », mais réservé aux femmes de plus de 60 ans qui fréquentent le café, un atelier pour réparer les vélos, un « café papotte » où seraient échangées des astuces de grand-mère écologiques, un étiquetage des vêtements de seconde main vendus dans le café afin de mettre en valeur leur faible impact écologique…etc

4 – Prototype

Les 3 éducatrices ont alors développé leur idée de « café papotte »:

C’est un moment d’échange sur l’alimentation, où les gens peuvent échanger leurs astuces culinaires. Nous voulons inciter les participants à parler de leurs recettes préférées. Certaines fiches seront utilisées pour apporter des informations sur la santé humaine et les impacts environnementaux des aliments contenus dans les recettes. A la vue de ces informations, nous souhaitons les amener à parler de ce qu’ils pourraient changer pour améliorer ces impacts. Nous proposerons de manger un gâteau végétalien pour apporter des exemples de changement. Enfin, chaque participant sera invité à écrire le « meilleur conseil » de la discussion sur un post-it qui restera sur le « mur des conseils ».

Elles ont aussi imaginé la création d’un « éco-score » pour étiqueter les vêtements d’occasion vendus dans le café:

« C’est une façon de montrer aux gens qui achètent des vêtements de seconde main que c’est une bonne chose pour l’environnement.
Nous souhaitons créer une base de données sur les impacts par kg de plusieurs types de vêtements (Co2, eau, travail des enfants…). Grâce à ces données, nous avons pu créer des affiches et des fiches générales pour indiquer ce qui a été économisé lors de l’achat de vêtements d’occasion contrairement aux mêmes vêtements neufs. Si nous avons suffisamment de temps, nous souhaitons créer une application électronique permettant aux gens de calculer les impacts économisés grâce à leurs vêtements de seconde main. « 

5 – Test

Le café papotte a été testé deux fois: le 7 juillet et le 5 septembre 2023.

Pour cette première version, le choix a été fait de ne pas communiquer frontalement sur le thème de l’écologique mais plutôt d’annoncer un atelier sur le thème de l’alimentation et la santé.

Il y a eu 5 participantes, de 30 à 65 ans. Dont 3 représentantes d’une société « Herbalife ».

Le moment était agréable, mais quelque peu détourné par les 3 représentantes qui faisaient la promotion de leurs produits.
Toutefois, les cartes ont permis d’aborder le sujet du changement climatique. Et lorsque les 3 éducatrices ont demandé aux participantes de lister des mots pour définir l’alimentation, la santé et l’environnement, elles ont constaté une évolution entre le début et la fin de l’atelier.

L’éco-score sur les habits n’a pas encore été testé, et sera testé prochainement, à « couleur café » et/ou dans le nouveau tiers lieu récemment créé par l’une des éducatrices.

A suivre donc…

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