Tiers-lieux climatiques.
L’éducation au changement climatique centrée sur l’humain

Un projet européen Erasmus+

La crise climatique s’aggrave et s’accélère. Les climatologues tirent la sonnette d’alarme. De nombreux supports pédagogiques parfaitement documentés sont rédigés afin de sensibiliser, d’éduquer et d’alerter les populations. Malgré cela, il semblerait que l’Education au Changement Climatique (ECC) s’essouffle. L’impact reste minime. Le passage à l’action, largement insuffisant. Et la crise climatique se poursuit…

L’une des façons d’expliquer le faible impact de l’ECC est de penser que les gens ne sont pas prêts, pas disposés à s’éduquer et à se former au climat.

Une autre explication, à laquelle nous adhérons, est de considérer qu’une partie du problème vient des acteurs de l’ECC, c’est-à-dire nous mêmes, qui n’avons pas su construire les outils adaptés et efficaces.

Ce projet consiste alors à proposer de nouvelles méthodes, basées sur l’approche “centrée sur l’humain”, comme alternative au modèle du “transfert de connaissances”, largement dominant, et qui ne se soucie pas ou peu de sa cible lors de l’élaboration de l’outil.

Coordination du projet

Le projet a été initie par l’Association REPER21 (Roumanie) et réalisé avec l’Association Canopée (France) et ASud (Italie).

Période du projet

Ce projet a débuté début novembre 2022 et se terminera fin octobre 2024

 

Les partenaires du projet

 

Un projet en 3 temps

UNE FORMATION AU DESIGN THINKING

FÉVRIER 2023

Parce que nous sommes convaincus que l’éducation au changement climatique de demain passe moins par des outils déjà existants que par une approche permettant d’innover en fonction des contextes, nous avons choisi de placer le « design thinking » au cœur de ce projet, pour permettre à nos participants d’innover en plaçant leur public-cible, et non le problème à résoudre, au centre de leur démarche.
Aussi avons-nous commencé par former 36 éducateurs roumains, italiens et français à la méthodologie du “design thinking” afin qu’ils puissent l’utiliser lors de la conception de nouveaux outils d’éducation au changement climatique dans leurs tiers-lieux respectifs.

DES EXPÉRIMENTATIONS

MARS – NOVEMBRE 2023

Nous avons ensuite invité ces 36 éducateurs à choisir des tiers lieux dans lesquels mettre en pratique cette nouvelle approche (tiers lieu = un espace entre la maison (premier lieu) et le travail (deuxième lieu), où se côtoient différentes activités et différents publics portant souvent un projet commun). L’idée étant d’aller à la rencontre de nouvelles cibles, parfois très éloignées du sujet climatique. Les éducateurs étaient alors invités à faire preuve d’empathie, à observer leurs publics, et à placer leurs expériences et leurs besoins au centre de la conception du processus éducatif.

Notre objectif est de faire monter en compétence ces 36 éducateurs afin qu’ils soient en mesure de former au climat des adultes en adaptant à ce but le tiers lieu, que cela soit un salon de coiffure hybride, un café associatif, un parc, etc.

UNE COMMUNAUTÉ DE PRATIQUES

DÉCEMBRE 2023 – OCTOBRE 2024

La troisième partie du projet, dans laquelle nous sommes maintenant engagés, consiste à partager les différents moyens et résultats obtenus dans les 3 pays (au travers de “fertilisations croisées”). Puis à organiser et à rendre public ces connaissances et ces expériences dans une base de données open source.

Une nouvelle formation au design thinking aura lieu en mars pour 60 participants, suivie de nouvelles expérimentations dans 30 structures européennes de tailles diverses.

Enfin, une charte des « Tiers-Lieux climatiques » sera élaborée pour inviter le plus grand nombre de lieux collectifs à rentrer dans la dynamique de l’éducation au changement climatique de demain.

Connaissez-vous l'histoire de Doug Dietz et de l'IRM bateau pirate ?

Cette histoire permet d’expliquer la philosophie du design thinking.

Doug Diez était un designer industriel américain. Dans le cadre de ses fonctions, il a conçu une IRM très performante.

D’un point de vue technique, la machine marchait très bien. Mais d’un point de vue humain, c’était une toute autre affaire. Les enfants étaient souvent si terrifiés à l’idée de se retrouver seuls à l’intérieur de cette énorme machine bruyante qu’ils devaient souvent recevoir un sédatif juste pour survivre à cette expérience. 

Il a alors décidé de s’engager à résoudre le problème majeur que pose sa machine : l’expérience qui y est vécue par les enfants.

Doug a constitué une équipe d’experts pour résoudre ce problème, comprenant le personnel d’un musée pour enfants local, des enfants et du personnel hospitalier.

Il s’est lancé dans une cartographie des besoins auprès des enfants et de leurs parents, réalise des observations, des entretiens, bref, il a fait une étude de terrain digne de ce nom. 

En suivant une par une les étapes du design thinking, il est parvenu à une solution : à l’aide d’autocollants et d’un scénario, il a transformé son IRM en bateau pirate.

En début d’examen, l’enfant est informé qu’il doit se cacher dans la cale du bateau des pirates pour ne pas être repéré, et qu’il ne doit surtout pas bouger. Une fois que le pirate part faire sa sieste, l’enfant peut sortir en toute sécurité et gagne quelques pièces d’or en chocolat.

Grâce à une approche empathique, base du design thinking, Doug a réussi l’exploit de transformer l’expérience des enfants dans l’IRM.

Comme Doug, nous voulons utiliser cette approche d’intégration de l’expérience utilisateur, de ses besoins, de ses envies, afin de réinventer l’éducation au changement climatique, toucher de nouvelles cibles et les faire passer à l’action.

 

Les résultats de la première expérimentation 

la co-construction d'UN RÉCIT

À LA MAISON DES JEUNES À AVON EN SEINE ET MARNE

UNE VISITE GUIDÉE LOW-TECH

DANS UN MOULIN DE SÉMINAIRES nature DANS L’OISE

UNE KERMESSE INTERGÉNÉRATIONNELLE

À L’EPHAD DES BRUYÈRES DANS LES VOSGES

un café papotte & recettes

chez « couleur café », UN CAFÉ BROCANTE À VICHY

des ateliers santé et alimentation

au gem, association pour les personnes isolées, à Pau

des ateliErs pour les enfants

dans une épicerie solidaire dans le Gers

Le tiers lieu

La Maison des Jeunes est ouverte aux jeunes avonnais de 11 à 25 ans. Elle est organisée comme une maison de vie, comprenant plusieurs espaces thématiques (cuisine équipée, salle l’informatique, laboratoire photographique, salle de bricolage et de musique).

MDJ

Les jeunes fréquentant la maison participent activement à sa vie, en influant sur le choix des activités, leurs modes d’organisation, leur gestion et les relations qu’ils ont avec les adultes et leurs semblables. Ces objectifs d’éducation à la citoyenneté sont au cœur des préoccupations.

Les projets éducatifs et pédagogiques sont le reflet de cette volonté. En plus de l’accompagnement scolaire, chaque après-midi, plusieurs activités encadrées, attendent les jeunes.

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Application de la méthode du design thinking pour faire de l'éducation au changement climatique

Phase 1 « empathie »

  • Les 4 éducateurs Romain, Vincent, Anne et Betty, ont commencé par une phase d’immersion dans la maison des jeunes. Ils sont venus observer, échanger avec les jeunes, leur ont même proposé un jeu sur le climat (carboniq).
  • Sur la base de ces observations, ils ont construit un « persona », c’est-à-dire un personnage fictif présentant les caractéristiques des jeunes avonnais fréquentant la MdJ.
  • Ils ont imaginé ce que ce persona pouvait ressentir, penser, craindre.

Phase 2 « définition »

  • Les 4 éducateurs ont ensuite listé les problèmes potentiels de leur persona, ainsi que ses motivations. L’idée étant de trouver sur quoi se baser pour construire un atelier d’ECC (éducation au changement climatique).
  • Parmi les motivations identifiées, il y avait le fait d’être ensemble, de s’amuser, de débattre. Certains sujets semblaient aussi davantage les intéresser comme les animaux, la cuisine, l’art.

Phase 3 « idéation »

  • sur la base des intérêts identifiés, les éducateurs ont brainstormé afin de lister des idées d’ateliers: aider les jeunes à créer un média parlant du climat, faire des vidéos climatiques sur TikTok, organiser des ateliers cuisine « bas carbone », les faire dessiner, écrire…etc

Phase 4 = prototype / Phase 5 = Test

Le principe de cette phase:

  • on choisit une idée puis on la teste
  • si nécessaire, on modifie et on réitère

Ici, 2 ateliers ont été testés:

  • faire réaliser des vidéos sur le climat aux jeunes → cet atelier a rencontré un succès très mitigé car les jeunes n’étaient en fait pas à l’aise devant la caméra.
  • Les aider à écrire des récits futuristes collaboratifs et les enregistrer → cet atelier a beaucoup mieux marché. Les jeunes ont travaillé en petits groupes pour écrire un scénario racontant la vie d’un ado en 2050 à Avon sur des thématiques variées (transport, santé, alimentation), puis ils ont lu leurs textes pendant qu’un éducateur les enregistrait. Ils se sont emparé de l’exercice et ont rapidement produit 3 belles histoires (cf. audio ci-dessous). Les animateurs de la MdJ ont également apprécié l’atelier. 

Les enseignements

  • les jeunes aiment beaucoup regarder des vidéos sur les réseaux sociaux mais n’ont pas forcément envie d’y apparaître → cet enseignement est transposable à savoir qu’il ne suffit pas d’identifier les hobbies du persona pour bien designer le prototype (d’où l’importance du test)
  • la projection dans un futur désirable et la création de récits marchent bien avec ce persona (ados). Cela serait à réitérer pour valider cette conclusion et on pourrait également le tester sur d’autres publics.

Le tiers lieu

Installé dans un ancien moulin à eau à la campagne à 45 minutes de Paris, Robin des Moulins est un espace d’ »outworking » (du coworking dehors) qui accueille également sur 400m² des séminaires au vert, formations RSE et évènements professionnels pour une immersion en milieu rural, les pieds dans la terre pour ouvrir le champ des possibles.

Le moulin est une habitation qui allie le charme d’une maison de campagne aux installations pensées pour les besoins des professionnels : sur une ou plusieurs journées, on s’y sent comme à la maison et on y travaille mieux que dans un bureau !

Leur mission : imaginer un modèle vertueux pour sauvegarder le patrimoine rural qui engage les entreprises dans la transition et dynamise le territoire.

robinDesMoulins

APPLICATION DE LA MÉTHODE DU DESIGN THINKING POUR FAIRE DE L'ÉDUCATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

1 – Empathie

Plusieurs persona ont été identifiés chez Robin des Moulins. Un profil plutôt salarié(e) d’entreprise, venant en séminaire au Moulin avec l’envie de profiter de la nature et éventuellement d’en apprendre plus sur l’écologie.

Et un profil plus local, comme Stéphanie, 40 ans, qui recherche des activités pour ses enfants, à rencontrer des voisins et à en savoir davantage sur la vie locale.

persona Robin des moulins

2 – Définition et idéation

Une analyse a mis en évidence une certaine réticence à parler climat mais par contre un intérêt pour l’histoire et le patrimoine de ce lieu atypique.

Est venu alors l’idée de créer une visite guidée du Moulin qui permettrait de répondre à une vraie attente des visiteurs (découvrir le patrimoine local) tout en parlant écologie “sans en avoir l’air”.

3 – Prototype et test

L’équipe de Robin des Moulins a alors conçu un circuit de visite qui expliquait l’histoire du lieu, tout en intégrant des apports sur les énergies renouvelables, les low-techs, la permaculture…

Les enseignements

  • Il peut être utile de ne pas annoncer que l’on va parler d’écologie pour attirer de nouvelles personnes, tout en l’intégrant dans un programme global afin d’aborder le sujet avec délicatesse et sans pression (exemple: faire prendre conscience de notre dépendance aux énergies fossiles en montrant des ENR lowtech comme le moulin)

 

  • L’approche “par l’exemple” marche bien (par rapport à une approche plus culpabilisante où on va chercher à pointer les problèmes et à faire peur) → la visite d’un lieu inspirant donne envie aux visiteurs de mettre en pratique ce qu’ils ont découvert à leur retour chez eux

Le tiers lieu

L’EHPAD des Bruyères est un lieu d’accueil pour 88 personnes de plus de 60 ans, dépendantes ou non.
On y retrouve plusieurs unités de vie, des espaces collectifs pour recevoir la famille et des espaces de détente.
Il y a également une salle d’activités partagée avec la petite enfance et un parc extérieur ouvert à tous.
Plusieurs activités sont proposées aux résidents : chorale, jeux, lecture, collations, informatique…
L’équipe est composée d’aidants, d’ergothérapeutes, de psychologues, d’animateurs… tous les personnels sont partenaires et bénévoles du projet.

APPLICATION DE LA MÉTHODE DU DESIGN THINKING POUR FAIRE DE L'ÉDUCATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

1 – Empathie

Les 3 éducateurs, Odeline, Quentin et Adrien, ont identifié plusieurs personas susceptibles de fréquenter l’EHPAD:

  • les seniors résidents, attendant la visite de leurs proches avec impatience et s’ennuyant un peu
  • les enfants des résidents, des adultes n’ayant pas beaucoup de temps et un peu de réticence à aller rendre visite à leurs ainés ne sachant pas trop de quoi leur parler.
  • les petits-enfants des résidents, ne venant presque plus à l’EHPAD depuis la crise COVID.
  • le personnel soignant, présent en permanence, qui aimeraient que les résidents soient heureux et que les enfants reviennent à l’EHPAD.

2 – Définition

Sur la base des personas identifiés, l’équipe d’éducateurs a alors cherché à concevoir un atelier qui répondrait à l’ensemble des besoins recensés en créant un évènement intergénérationnel qui:

  • plairait aux résidents séniors
  • donnerait envie à leurs familles de venir passer du bon temps à l’EHPAD
  • créerait des connexions entre générations

3 – Idéation

Est alors venue la phase de brainstorming pendant laquelle les éducateurs ont listé les besoins de leurs personas ainsi que les contraintes du lieu et du public, ce qui leur a permis de lister plusieurs idées d’activités et de thématiques à aborder: balade contée, création d’un jardin, sciences participatives, jeux, nourriture, souvenirs …etc

4 – Prototype

Les éducateurs ont alors conçu 3 ateliers:

  • 1/ “souviens toi ton paysage d’enfance”: où les résidents seraient invités à découper des images dans des magazines et à représenter le souvenir d’un paysage d’enfance. S’ensuivrait une discussion sur l’évolution des paysages, la place de la nature. Puis tous les dessins seraient regroupés sur un mur pour faire une grande « fresque des paysages ».
  • 2/ Une kermesse avec des ateliers sur les saisons, un « chamboule-planète », une course à sac intergénérationnelle avec identification de rameaux et une introduction aux sciences participatives.
  • 3/ Un évènement familial avec un atelier de fabrication de produits ménagers DIY, un puzzle et un film sur le cycle de l’eau et une fresque quizz

5 – Test

Les 3 prototypes ont été successivement testés et cela a été un véritable succès puisqu’en tout cela a rassemblé plus de 80 participants, tous très heureux de leur participation.

Atelier 1:

Une vingtaine de résidents, 6 soignants, 2 animateurs climat, 3 familles, 0 enfant.

– Bon pour raviver des souvenirs, échanges avec les aînés sur les paysages, sensibilisation à l’évolution du rapport à la nature pour les soignants et les familles.

– Beaucoup d’aménagement paysager autour des sapins, potager, prairies et plan d’eau. Ces éléments constituent encore aujourd’hui la base de la culture vosgienne. Mais les habitants ont eu une enfance très liée à la nature. Ils n’avaient pas beaucoup de loisirs mais beaucoup de travail à la ferme ou dans le jardin. Pour eux, le paysage était avant tout un lieu de vie et de travail.

– L’impact comme outil de sensibilisation est faible, pas de lien direct avec le climat, plutôt une évolution sociologique. C’est intéressant, c’est un premier pas mais cette animation doit être une base et doit être accompagnée d’autre chose.

– Suites :
Il est prévu de faire le même exercice avec certains écoliers, et de publier leur fresque et celle des habitants au bulletin de la communauté de communes. Le tout accompagné d’un article qui analyse les différences et les points communs pour voir l’évolution des paysages.

Atelier 2:

Quarante participants, 15 résidents, familles, enfants, adolescents, soignants. 3 animateurs climat + 1 étudiant en stage.

Le format initial n’a pas été modifié. Un chamboule-planète, un stand de jeux de société sur les thèmes des saisons et des arbres grâce à l’Observatoire des Saisons, le parcours de mobilité intergénérationnelle entre habitants et visiteurs, un test de maniabilité à l’aide d’un ballon suivi par une course en sac et un défi d’identification des rameaux.
Tous les participants ont pu recevoir des prix offerts par l’Europe, la communauté de communes et la confiserie locale. Le personnel de l’établissement a confectionné de la barbe à papa et des gaufres offertes gratuitement à tous les visiteurs.
Ce fut un grand moment de convivialité et de partage sous le soleil et sous le thème de la biodiversité. Tous les participants étaient heureux. Le défi est réussi car il y avait des participants extérieurs qui n’avaient pas de famille dans l’établissement.

L’impact de sensibilisation est plus important que sur le prototype 1, même si nous avons davantage sensibilisé à la biodiversité qu’au climat. Mais le lien entre le changement climatique et la phénologie des arbres a été abordé et des connaissances ont été acquises. C’est une première approche de la question. Les participants sont venus pour s’amuser et jouer et non pour être sensibilisés. Mais une fois sur place, ils ont acquis quelques connaissances sans s’en rendre compte. Des échanges intergénérationnels, même entre membres qui ne se connaissaient pas, ont eu lieu. Cette animation est une réussite. La maison de retraite souhaite rééditer ce genre d’événement.

Suites:
L’établissement s’implique dans un programme de sciences participatives via l’observatoire des saisons, observant deux bouleaux dans le parc avec l’aide des habitants. L’objectif est de fournir aux scientifiques les dates de floraison, de feuillage, de fructification et de sénescence pour suivre les effets du changement climatique à l’échelle nationale.

Atelier 3:

vingt participants, 10 résidents, 2 animateurs climat, 2 soignants, 4 personnes extérieures à l’établissement (1enfant),6 familles.

Résultats:
Les éducateurs ont eu l’agréable surprise d’accueillir des participants qui n’avaient pas de famille dans l’établissement. Cela confirme que l’établissement commence à être identifié comme « ouvert à tous ». Il y avait aussi un enfant, ce qui était un objectif de la maison de retraite. Concernant les familles, elles commencent à intégrer le fait de : aller faire une activité avec leurs parents. C’est donc très positif.
Concernant les activités, l’atelier de fabrication de produits est pertinent car très attractif. Les participants pouvaient repartir avec leurs produits. Les participants se sont bien mélangés aux résidents, même s’ils ne se connaissaient pas.

À la fin de l’atelier, les éducateurs ont présenté une vidéo sur le fonctionnement d’une station locale de traitement des eaux usées.
L’énigme du cycle de l’eau a fonctionné plus que prévu car tout le monde avait faux. Ils ont tous stoppé la pollution à la station d’épuration, malgré le visionnage de la vidéo, ils pensaient tous que même la pollution chimique était traitée. Les éducateurs ont alors pu ouvrir la discussion sur la micropollution et son impact sur l’ensemble du cycle. Une véritable prise de conscience parmi les participants a eu lieu.

Ensuite, la partie fresque quizz a pu compléter le discours. Plusieurs questions ont été posées, les participants étaient vraiment intéressés. Ils n’ont pas vécu ce moment comme une intrusion ou comme moralisateur.
Bien entendu, le goûter offert par la maison de retraite a été grandement apprécié.

Suites:
La maison de retraite souhaite renouveler les ateliers de fabrication de produits avec les familles. L’atelier a été l’occasion d’annoncer un atelier sur le climat qui aura lieu le 21 octobre dans un autre endroit de la ville.
Les résultats des 3 événements ont permis de redonner une dynamique auprès des familles et des extérieurs pour la maison de retraite. Ils veulent persévérer dans cette direction.

Les enseignements

    • Croiser les besoins des différents habitués d’un lieu peut permettre de définir un objectif commun.
    • Encore une fois, cela montre l’intérêt de ne pas annoncer un événement “écolo” pour toucher un public plus large et varié.

    journaux

Le tiers lieu

« Couleur café« , un café brocante créé en mars 2020 par Florence.
Il est ouvert de 10h00 à 19h00. On y vient pour prendre un café, déjeuner, prendre un thé avec une part de gâteau, ou encore bruncher (du vendredi au dimanche).

Florence chine constamment des objets et des vêtements et les ramène au café. Les clients peuvent alors acheter tous les éléments du café qui leur plaisent : une cuillère, une tasse, une table, une chaise, un objet de décoration… Ils peuvent aussi acheter des vêtements d’occasion.

Le café est géré par Florence. Les clients sont ici « comme à la maison». Sa tante est souvent là aussi, partageant des souvenirs. Il y a toujours de la musique. La décoration est vintage, colorée, toujours différente.

APPLICATION DE LA MÉTHODE DU DESIGN THINKING POUR FAIRE DE L'ÉDUCATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

1 – empathie

Les 3 éducatrices climatiques Elsa, Sandrine et Sophie sont venus observer les habitués de ce café brocante. Elles ont alors reconstitué un persona typique fréquentant ce lieu, à savoir Sylvie, 60 ans, mère et grand-mère, qui vient avec ses amis.

Elle vit dans une petite maison près de Vichy.
Elle achète principalement des choses neuves, et parfois des choses d’occasion parce que c’est tendance.
Par ailleurs, elle achète sa nourriture chez Croc’bio, en blister, et au marché couvert.

Après avoir conçu leur persona, elles ont imaginé ce que Sylvie pourrait ressentir et expérimenter en venant chez Couleur café. Elles ont ainsi réalisé une « empathy map » (carte de l’empathie).

Sylvie  voit un lieu vivant, des plantes, des couleurs partout, des objets chinés qui lui rappellent des souvenirs. Elle entend de la musique et se sent bien. Elle discute avec ses amis de ses enfants, de santé, de la météo. Elle entend la propriétaire Florence parler avec sa tante Nadine de seconde main, de climat de tri, se dit qu’elle pourrait essayer un des vêtements.

Sur cette base, les 3 éducatrices ont imaginé quelles pourraient être les craintes et les aspirations de Sylvie.

Sylvie a peur pour sa santé, a peur de vieillir. Elle ressent également des difficultés dans ses relations avec sa belle-fille et ses enfants. Sylvie aimerait passer plus de temps avec ses petits enfants, profiter des petits plaisirs de la vie, se détendre, penser à elle. Ouverte d’esprit, elle aimerait découvrir des nouveautés.

2 – Définition

Sur la base de ce « diagnostic », et dans une démarche « appréciative » (focalisée sur les opportunités plutôt que sur les problèmes), les 3 éducatrices ont alors réfléchi à la meilleure manière de sensibiliser Sylvie au changement climatique et à la faire modifier certains de ses comportements.

Elles ont listé les différentes aspirations et sources de motivation de Sylvie et retenu le thème de la santé comme entrée intéressante.

Elles ont également listé les freins potentiels à de l’éducation au changement climatique, comme l’envie de Sylvie d’acheter beaucoup de vêtements, de faire des voyages en avion, d’avoir une alimentation émettrice de pollutions (consommation de viande, achat d’aliments sous emballages plastiques…etc).

L’idée étant de partir de la personne telle qu’elle est. D’embrasser toute sa personnalité. De tenir compte de ses envies, de ses paradoxes. Le tout afin de lui proposer un atelier adapté, qui ne va pas la brusquer et qui va l’amener à réfléchir, à évoluer.

3 – Idéation

Après avoir identifié les aspirations et besoins de Sylvie et les freins potentiels à l’ECC, les 3 éducatrices ont brainstormé afin d’identifier différentes idées d’ateliers au changement climatique possibles.

Elles ont imaginé un défilé tel « les reines du shopping », mais réservé aux femmes de plus de 60 ans qui fréquentent le café, un atelier pour réparer les vélos, un « café papotte » où seraient échangées des astuces de grand-mère écologiques, un étiquetage des vêtements de seconde main vendus dans le café afin de mettre en valeur leur faible impact écologique…etc

4 – Prototype

Les 3 éducatrices ont alors développé leur idée de « café papotte »:

C’est un moment d’échange sur l’alimentation, où les gens peuvent échanger leurs astuces culinaires. Nous voulons inciter les participants à parler de leurs recettes préférées. Certaines fiches seront utilisées pour apporter des informations sur la santé humaine et les impacts environnementaux des aliments contenus dans les recettes. A la vue de ces informations, nous souhaitons les amener à parler de ce qu’ils pourraient changer pour améliorer ces impacts. Nous proposerons de manger un gâteau végétalien pour apporter des exemples de changement. Enfin, chaque participant sera invité à écrire le « meilleur conseil » de la discussion sur un post-it qui restera sur le « mur des conseils ».

Elles ont aussi imaginé la création d’un « éco-score » pour étiqueter les vêtements d’occasion vendus dans le café:

« C’est une façon de montrer aux gens qui achètent des vêtements de seconde main que c’est une bonne chose pour l’environnement.
Nous souhaitons créer une base de données sur les impacts par kg de plusieurs types de vêtements (Co2, eau, travail des enfants…). Grâce à ces données, nous avons pu créer des affiches et des fiches générales pour indiquer ce qui a été économisé lors de l’achat de vêtements d’occasion contrairement aux mêmes vêtements neufs. Si nous avons suffisamment de temps, nous souhaitons créer une application électronique permettant aux gens de calculer les impacts économisés grâce à leurs vêtements de seconde main. « 

5 – Test

Le café papotte a été testé deux fois: le 7 juillet et le 5 septembre 2023.

Pour cette première version, le choix a été fait de ne pas communiquer frontalement sur le thème de l’écologique mais plutôt d’annoncer un atelier sur le thème de l’alimentation et la santé.

Il y a eu 5 participantes, de 30 à 65 ans. Dont 3 représentantes d’une société « Herbalife ».

Le moment était agréable, mais quelque peu détourné par les 3 représentantes qui faisaient la promotion de leurs produits.
Toutefois, les cartes ont permis d’aborder le sujet du changement climatique. Et lorsque les 3 éducatrices ont demandé aux participantes de lister des mots pour définir l’alimentation, la santé et l’environnement, elles ont constaté une évolution entre le début et la fin de l’atelier.

L’éco-score sur les habits n’a pas encore été testé, et sera testé prochainement, à « couleur café » et/ou dans le nouveau tiers lieu récemment créé par l’une des éducatrices.

A suivre donc…

Le tiers lieu

Le GEM est un groupe local d’entraide à Oloron-Sainte-Marie (sud-ouest de la France). Son objectif est d’apporter un espace d’accueil aux personnes socialement isolées, confrontées à des problèmes psychologiques et souvent en difficulté financière.
Le GEM est enregistré localement en tant qu’association à but non lucratif et fait partie d’un réseau national regroupant plus de 600 organisations similaires à travers le pays.

« Nous avons été chaleureusement accueillis par les membres et les animateurs de cet espace. La conscience écologique fait déjà partie de la manière dont l’établissement est géré : par exemple, ils proposent principalement des produits biologiques et locaux dans leur café. Les membres sont également invités à participer à diverses sorties et activités en nature. »

APPLICATION DE LA MÉTHODE DU DESIGN THINKING POUR FAIRE DE L'ÉDUCATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

  

1 – Empathie

Pour ce type de public, très éloigné de certains enjeux environnementaux et en proie à des difficultés physiques et psychologiques quotidiennes, la phase d’empathie est particulièrement importante. Les 2 éducateurs, Dorian et Valérie, ont passé du temps avec les bénéficiaires du lieu afin de créer du lien et de mieux les comprendre.

Ils ont alors bâti un persona fictif mais représentatif du lieu:

« J’ai la cinquantaine et la vie m’a réservé beaucoup de surprises, pas toutes agréables.
J’ai subi des coups, certains physiques, d’autres psychologiques, et j’ai maintenant du mal à m’intégrer socialement et/ou au travail.
J’ai besoin de me sentir en sécurité physiquement et psychologiquement et de passer du temps avec des personnes que je connais et en qui j’ai confiance. C’est pour cela que je suis venu au GEM.
J’ai peu de revenus financiers et je ne pense pas vraiment pouvoir me permettre de faire des choix de consommation « éthiques ».
De toute façon, je ne suis pas très sensible aux questions environnementales, car j’ai d’autres problèmes personnels à gérer.
Je suis généralement intimidé lorsque je rencontre de nouvelles personnes et je peux paraître distant à première vue. Je prends le temps d’observer, mais lorsque je me sens en confiance, je m’ouvre progressivement et prends plaisir à parler aux gens.
En fait, je peux paraître froid et distant, mais j’ai un grand cœur et je reste sensible. »

2 – Définition

Suite aux premières conversations, les participants au GEM ont mentionné deux grands sujets qui les intéressent :
– alimentation et nutrition; et
– santé personnelle.


Un défi est que les membres sont déjà confrontés à d’énormes problèmes personnels. Pour eux, le GEM est un espace confortable et convivial où ils peuvent être entendus et non jugés par les autres. Les éducateurs sont donc confrontés à un dilemme moral : pourquoi et comment leur soumettre un problème aussi complexe et déprimant que le changement climatique alors qu’ils ont très peu de capacités sociales ou politiques pour résoudre ce problème, et alors que (en tant que personnes défavorisées) ils en sont les moins responsables ?

3 – Idéation

Les 2 éducateurs ont pensé qu’il serait pertinent de partir de deux sujets qui les tiennent à cœur – la santé et la nutrition – et de mettre en place des activités qui leur donneront des « trucs et astuces » pour améliorer leur vie quotidienne, pour plus de bien-être personnel et familial, en des moyens qui sont AUSSI écologiques. Par exemple : manger moins d’aliments transformés est bon pour la santé et pour la planète.

–> idée = Succession d’ateliers sur les thèmes de l’alimentation et de la santé, pour créer du lien petit à petit et sensibiliser progressivement

4- prototype et test d’une série d’ateliers

  • 12/05 = Discussion et partage sur le thème du « Changement climatique » → 6 participants – L’objectif était de permettre aux éducateurs de modifier la Carte de l’Empathie, et de choisir un angle d’approche le plus proche des préoccupations des membres du GEM
  • 13/07 = sortie apicole + discussion → 5 participants, ils ont évoqué quelques informations sur les abeilles, mais n’ont pas donné de retour sur les aspects écologiques présentés lors de la sortie. Les éducateurs ont ressenti un manque d’enthousiasme sur le sujet, ce qui a impacté leur motivation.
  • 18/07 = Sortie : visite de 2 épiceries → pour faire découvrir aux membres plusieurs magasins dans lesquels la plupart ne font jamais leurs courses et les inciter à changer leurs habitudes de consommation → 6 participants, certains étaient distraits ou silencieux. Cependant, les retours ont été positifs et passionnants, notamment via le questionnaire (anonyme). Beaucoup ont indiqué que cela les amènerait à repenser leur alimentation. Le « quoi » mais aussi le « d’où ça vient ».
  • 11/08 = Visite de la ferme Piétométi, Ogeu → pour découvrir une ferme produisant des aliments et du pain bio, et les avantages de ce type de production ultra-locale → 7 participants, une partie du groupe n’est pas restée pendant toute la visite, Plusieurs personnes du groupe ont semblé intéressées, peut-être que la visite était un peu trop « théorique », peut-être qu’une approche plus « pratique » (par exemple voir des gens au travail, et même participer – lorsque cela est possible – à la récolte de certains légumes) serait souhaitable. 
  • 18/07 = Dégustation « à l’aveugle » de différents miels des magasins visités et des magasins plus conventionnels → pour leur faire prendre conscience de ce que contient le miel industriel, de ce qu’il provoque socialement et écologiquement. Leur faire découvrir que manger mieux n’est pas forcément plus cher → 7 participants – les éducateurs ont senti qu’ils franchissaient une étape importante au niveau du lien créé avec les membres – tout le monde a apprécié l’activité – certaines informations semblaient les intéresser particulièrement (comme la réduction des effets bénéfiques du miel lorsqu’il est mis dans une boisson chaude, et plus généralement, ce qui impacte leur santé) et ils se sont posés des questions. Un réel plaisir pour les éducateurs de participer à cette activité.
  • 11/09 = Jouer au jeu de l’alimentation responsable : pour relier les points entre les thèmes abordés dans les activités précédentes, et tester si les participants peuvent trouver ce jeu utile à jouer avec les enfants dans leur familles pour partager leurs connaissances avec eux → 7 participants ont joué en 2 équipes / ambiance compétitive conviviale / les participants ont trouvé que quelques questions étaient un peu trop faciles mais ils ont montré une bonne implication et de l’intérêt (une des participantes aimerait même acheter le jeu comme cadeau de Noël pour ses petits-enfants). Il y avait une connexion chaleureuse entre eux.

 

Les enseignements

    • Les retours globaux sont encourageants et confirment le postulat de base selon lequel il est plus facile de sensibiliser ce type de personnes sur le long terme, en prenant le temps de créer du lien et de gagner leur confiance. Et qu’un seul atelier (type fresque climatique) ne fonctionnerait sans doute pas.

      Par ailleurs, la phase d’empathie est primordiale, particulièrement lorsque le persona et l’éducateur ont des vies très différentes.

      Enfin, le point d’entrée choisi (lien entre alimentation et santé) semble pertinent. Il attire l’attention des participants car il y a un enjeu personnel, puis leur permet de parler climat de manière subtile et non frontale.

      Suivi : Dorian & Valérie réfléchissent à faire une itération de cette série d’ateliers dans un autre GEM (il y a 600 GEM en France)

Le tiers lieu

L’Épi Kangourou est une épicerie vrac associative, installée en 2023 sur la commune de Mirande dans le Gers et qui vend du bio, du local, en vrac ou en consigne.

Les clients sont invités à s’impliquer. En effet, pour consommer, il faut adhérer: 10€ par an et 2h de bénévolat chaque mois (ou avec un surplus de 1€ à chaque passage en caisse pour les gens de passage).

 

APPLICATION DE LA MÉTHODE DU DESIGN THINKING POUR FAIRE DE L'ÉDUCATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

1 – Empathie

L’éducatrice climatique, Nathalie, a imaginé un persona fictif qui pourrait fréquenter cette nouvelle épicerie:

Virginie, 41 ans,
Mariée et mère de 2 enfants de 8 et 11 ans
Aide-soignante à Auch (30 km) avec un mari artisan
Elle habite dans une maison à Mirande
Elle ne connaît pas l’épicerie
Elle fait ses courses au supermarché de la ville et aime cuisiner pour sa famille.
Elle aimerait manger plus de qualité mais c’est cher, le budget est serré, entre les frais de maison, de nourriture, d’essence, les frais et activités des enfants et les vacances.

2 – Définition

Nathalie a ensuite imaginé quels étaient les craintes et les aspirations potentielles de son persona:

Virginie prend soin de ses enfants. Elle aimerait prendre davantage de temps pour elle, et prendre le temps en général. Elle se sent de plus en plus concernée par le changement climatique mais ne sait pas forcément comment réagir. Elle est curieuse et ouverte à la découverte.

3 – Idéation

Sachant que Virginie est une maman attentive au bien-être de ses enfants, est venue alors l’idée de proposer des ateliers aux enfants lors du forum des associations pour ensuite toucher les parents, et ce pendant le forum des associations.

Ce forum permet, chaque année scolaire, de faire découvrir aux Mirandais et aux autres locaux les différentes activités possibles (sport, loisirs, culture essentiellement… mais l’épicerie aussi!)
Le public est majoritairement familial.
La ville de Mirande organise une sorte de chasse au trésor pour les enfants leur permettant de passer de stand en stand (avec leurs parents) pour jouer à un petit jeu/défi et gagner une surprise dès qu’ils auront effectué le tour des stands participants.

4 – Prototype

Public cible : consommateurs locaux qui ne sont pas encore familiers avec l’épicerie/peu habitués aux produits en vrac et locaux

Supports et outils pédagogiques : activités ludiques, faciles d’accès, rapides et conviviales / adaptées aux enfants et aux adultes

–> Poser des questions sur nos modes de consommation (consommation responsable, local, alimentation de qualité, agriculture respectueuse, réduction des déchets)

–> Présenter l’épicerie communautaire / Intéresser les consommateurs locaux à notre initiative participative de vrac et d’épicerie locale

Approches : faire appel aux sens et à la connaissance (ludique/sensible/cognitive)

Idées : Quiz alimentaires / petits jeux de reconnaissance (graines comestibles, plantes médicinales, senteurs, goût)

5 – test

Le prototype ainsi conçu a été testé lors du forum des associations le 9 septembre 2023 avec les ateliers suivants:

  • Reprise du jeu de l’alimentation responsable
  • Reconnaissance de graines comestibles
  • Reconnaissance olfactive de plantes aromatiques et médicinales

→ Les petits comme les grands ont joyeusement participé. 

→ C’est peut-être quelque chose à reproduire à l’épicerie.

Les enseignements

      • Toucher les parents en attirant d’abord les enfants semble fonctionner
      • Pour cela il faut pouvoir proposer des ateliers ludiques et attractifs
      • Cela permet ensuite (si l’ambiance s’y prête) d’approfondir le sujet, d’inviter les parents à questionner leurs habitudes…etc

La démarche appréciative

Dans l’histoire de Doug présentée plus haut, il s’agissait de trouver une solution à un problème identifié (des difficultés à effectuer des examens médicaux car les enfants étaient terrifiés dans l’IRM). 

En effet, nous avons été éduqués à identifier ce qui ne va pas dans notre sphère d’action, puis à trouver des «solutions ». Les projets que nous menons sont toujours conçus comme des réponses aux lacunes, aux besoins, aux faiblesses, aux obstacles… Et si on voyait les choses différemment ? La « démarche appréciative » nous exhorte à nous concentrer sur les atouts que nous avons et à saisir les opportunités qu’ils offrent.

C’est ce qui s’est passé à Sacele lors d’une des expérimentations menées en Roumanie auprès d’une communauté rom.

 

La communauté Rom fait encore malheureusement encore l’objet de stéréotypes négatifs et vit parfois des situations difficiles avec un taux d’abandon scolaire élevé, des taux d’emploi faible, un sort défavorable en matière de santé, etc. Mais plutôt que de chercher quels étaient les problèmes rencontrés dans la communauté rom, les éducateurs climatiques se sont focalisés sur les points forts de ses membres. Après une phase d’immersion, ils notamment ont découvert que les femmes avaient des compétences en matière de plantes sauvages comestibles et médicinales. Ils les ont alors encouragées à organiser des ateliers sur le sujet.

Les femmes de la communauté Rom se sont donc emparées du sujet, ont organisé des sorties de cueillette de plantes, des ateliers de dégustation de thés. Ces sorties ont alors été le prétexte pour aborder le sujet du climat et ainsi faire de l’éducation au changement climatique en douceur auprès d’un large public.

 

 

Quelques images du projet

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